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Quoi de plus normal pour un club d'Aywaille que de s'intéresser à un phénomène karstique s'ouvrant sur le territoire de la commune ! .../... Lire l'introduction

jeudi 6 juin 2013

 Après l'opération "passe muraille" menée durant l'automne 2011, une nouvelle campagne de travaux au chantoir de Secheval a redémarré en ce mois de septembre 2012


On se souviendra qu'au début du mois de décembre 2011, Christophe et moi avions pu rouvrir et parcourir le réseau Vandersleyen longtemps resté inaccessible à cause d'un vilain entrelacs de tuyaux socarex, boiseries et branchages (voir le CR ici). Plus intéressant encore, nous avions trouvé l'accès au réseau "Dubois" également pénétrable et au delà parcourir alors une cinquantaine de mètres de conduits typiques d'un tel chantoir çàd ponctués de quelques "constrictions". Tout ça finalement sans trop savoir à quoi ça pouvait correspondre par rapport à ce que Yves avait fait à l'époque ?

Notre description laissé notre "Mr Secheval" perplexe, une visite s'imposait pour revoir ça en sa compagnie, car il semblait bien que des galeries explorées il y a près de 25 ans puissent être à nouveau accessibles. Dans ce cas, des compléments topos s'imposaient vite fait bien fait. L'occasion déjà d' et de se remettre à rêver d'une jonction avec Remouchamps. tant qu'à faire avec du matériel topo pour apporter quelques compléments aux levés déjà réalisés.
Bref, il n'en fallait pas plus pour que El Professor exhume son plan et sa coupe pour se remette à cogiter sur les chances de passer, sur les possibilités de jonction entre les galeries connues, de faire tourner tout ça en 3 D dans sa tête et nous pousser à reprendre la désob.

C'est ce que nous avons enfin pu faire en compagnie Yves et moi ce jeudi 6 septembre 2012 en fin de journée et ce finalement jusqu'au milieu de la nuit (TPST 4H30). La visite a commencé par le fond du  "Vandersleyen", là où en 1986, en compagnie du cousin Eric, nous avions prolonger de manière très significative le réseau. Comme constaté avec Pascal il y a 15 jours, ça ne passe plus, les sédiments ayant en grande partie colmaté un coude étroit.. Mais une fissure s'est ouverte juste avant et pourrait moyennant quelques "chansons paillardes" shunter ce malheureux terminus qui ne devrait pas en être un !

Nous nous sommes ensuite engagé dans le "Dubois" dont le départ a aussi été métamorphosé par les dépôts de graviers indésirables. Yves reconnait sans problème le départ du boyau hyper sélectif qui lui avait permis la découverte d'une longue boucle au bout de laquelle se trouve le siphon et le "casse-tête" chinois. Compliqué d'expliquer ça sans un bon plan sous les yeux mais peu importe car la surprise n'est pas là mais bien dans la suite que j'avais donc parcouru avec Christophe et qui n'existait pas auparavant. Yves est formel, il s'agit bien de première ! Et qui dit première, dit topo. 



Vendredi soir, tout ça prenait déjà forme sur du papier millimétré. Tout devint plus clair et passionnant. En gros, nous sommes bien dans l'aval et les deux points d'interrogations ventilés entrevus deviennent des plus intéressants. RDV est pris pour dès le lendemain profiter de l'étiage pour s'y attaquer.

Samedi 8/11/2012 PM , je retrouve Pascal qui ne s'est pas fait prié. Greg qui souffre d'une tendinite a renoncé. Marc est là aussi et fera encore quelques visées manquantes avec Yves dans la zone d'entrée. Stef et Jona nous rejoignent mais n'ont qu'une paire d'heures à nous consacrer. Ils s'occuperont de commencer à ouvrir une voûte basse repérée à l'entrée du "Dubois".
Pascal et moi, chargés de deux kits, commençons par aménager au mieux les étroitures, sans toutefois y "mettre la gomme", juste quelques coups de marteau et pelletées mais ça fait déjà du bien par où ça passe ;-)

C'est ensuite une grosse heure de désob au terminus. Un conduit oblique comblé de graviers et allant en se rétrécissant jusqu'au point bas : un soupirail de 30x15cm que nous ne parviendrons à apercevoir, la tête en bas, qu'après avoir extrait un bon m3 de sédiments qui ne demanderont qu'à y retourner au premier coup d'eau...
 
Jack


Bien que le DistoX nous facilite grandement la tâche (merci à Stef pour le prêt), nous mettrons près de 3 heures à faire minutieusement les levés, bien conscients qu'eux seuls nous dirons où nous sommes et vers où nous nous dirigeons dans ce fouillis de diaclases. Un petit effort supplémentaire sera fait en fin de séance coté "passe-muraille" pour bien caler le tout.
C'est en compagnie de Jack (et du Disto X de Stéphane, merci à lui) que Yves se retrouve le Me 05/07 au soir pour un TPST de 4h30 au terme duquel il était clair que nous avions non seulement retrouver l'accès originel du réseau "Dubois", (boyau super sélectif maintenant shunté par notre galerie ouverte à l'entrée) mais qu'un bon bout de première est venu se rajouter dans ce labyrinthe de diaclases trop souvent comblées par des sédiments.. Qui plus est, cette suite inattendue étant un vrai aval plongeant, son terminus devenait un objectif prioritaire, tant pour son intérêt que par le fait qu'il ne pourra être travaillé que durant l'étiage prononcé actuel. C'est de fait un boyau oblique siphonnant lorsque l'eau y arrive. Mention "très intéressante" également décernée à la cheminée qui le précède et qui sait pourra peut-être shunté le chantier en question.



Moins de 3 jours plus tard, Jack se retrouve l'après midi avec Pascal et deux kits à pied d’œuvre. La séance commence par une bonne heure de jardinage. Un m3 de gravier est extrait du boyau jusqu'à entrevoir ce qui ressemble à un point bas et un soupirail de 20x30cm. Mais pour en savoir plus, il faudra descendre le sol bien plus encore. A suivre.
La cheminée quant à elle est retouchée au burin marteau en deux endroits et ramonée difficilement sur 5 m. Un léger courant d'air est nettement perceptible. Elle débouche sur une lucarne. Mais le dernier mètre vertical est trop étroit que pour espérer pénétrer sans travaux dans ce qui semble être un étroit conduit horizontal . Du coup impossible de voir la suite. De plus, l'oppo est gluante; aussi, bien qu'il soit sans baudrier, Jack place deux goujons et plaquettes pour y accrocher la corde qui sera indispensable pour tenter d'ouvrir le passage
Pendant ce temps, Yves et Gri-Gri terminaient le bouclage topo avec le Passe Muraille, tandis que Stéphane et Jonathan s'acharnaient sur une autre soupirail laissant entrevoir une suite évidente mais qu'ils n'atteindront pas aujourd'hui.

Durant la semaine qui suit, toutes ses notes topos  compilées et remises en concordance avec mesures et levés d'antan, le plan reprend forme.


dimanche 21 avril 2013

Ingrat Sècheval

 Après une trêve hivernale qui n'en finissait pas, il était grand temps de redescendre au chantoir de Sècheval pour aller se rendre compte des résultats du dernier tir effectué en haut de la cheminée précédent le nouveau siphon découvert en décembre 2011 coté VDSleyen. Ce nouveau tronçon démarre au sol de ce que Yves a baptisé Salle Eric et a déjà fait depuis l'objet de plusieurs séances de désob avec tantôt Yves, Steph et Jona, tantôt avec Jack, Greg et Pascal. Pas de compte rendus des sorties publiés mais pourtant de nombreuses heures à sortir des bacs de graviers du siphon pendant l'étiage et surtout d'essayer d'ouvrir le sommet de la diaclase, étroite, gluante, glauque quoi ! mais sensiblement ventilée... (plutôt quand le siphon est amorcé).


Les premiers courageux à s'y remettre cette année sont Pascal et Christophe. Nous sommes dimanche 21 avril 2013 après-midi. Greg la taupe n'étant pas libre, c'est à Pascal de jouer la limace. Le tir précédent a bien donné, une suite se devine sur quelques mètres mais le passage de la verticale à l'horizontale reste trop limite pour espérer passer. Officier là haut, pendu à un spit est difficile.et inconfortable Il faut bien être deux pour sortir tout l'attirail de tir et d'essayer de percer un trou la foreuse en l'air à bout de bras... Mais nos deux amis sont des tiesstus ! Descendus à l'abri, ils entendront la caillasse dégringoler avant de s'extraire du réseau via ses 4 vacheries d'étroitures. Verdict de cette sorite de 3 heures : ça pourrait passer la prochaine fois.... (NDLR : C'est toujours ce que Pascal dit ;-)

La prochaine fois, c'était ce vendredi 3 mai 2013.  Impatient de voir le résultat de la séance précédente, Yves retrouve Jack qui s'est laissé attiré à Sècheval en début d'après-midi. Marc est là aussi pour remettre le matériel de tir mais aussi fort heureusement prêter une petite lampe frontale à Jack qui a oublié de remettre une batterie à sa Scurion. Voilà qui ne va pas faciliter le boulot.

Heureusement, encore moins d'eau que la semaine dernière. Le chantier n'est pas loin mais encombré d'un gros kit bien lourd, les chatières sont autant de freins à la progression. La cheminée, plus gluante que jamais, est remontée limite en oppo. Yves n'est pas dans son assiette et doit d'ailleurs renoncer. Pas top pour Jack qui doit, seul  là haut,  jouer les pieds sur un étrier à l'acrobate pour jongler avec le mato de désob. Après avoir déblayé le tir précédent,  il préfère d'abord s'attaquer avec un simple marteau-pic au sol de glaise d'un semblant de minuscule terrasse perchée. Ce remplissage patiemment entamé et évacué en bas, il finira par réussir à s'y hisser et de là continuer à s'en prendre au sol de glaise, avec finalement l'espoir de pouvoir passer par là sans devoir sortir l'attirail du sac.

Après plusieurs tentatives pour s'arracher de l'étroiture oblique et très glissante, Jack peut allonger son corps dans le conduit qui fait suite. Suite, c'est beaucoup dire car au bout de 5 m de reptation, le sol de terre et le plafond  ne sont plus distant que de 10 cm. Impossible de voir si continue au delà d'un mètre. Une cloche au plafond, et rien de plus, aucun autre départ. Continuer à désob ici semble mission impossible.

En attendant, transi par le froid, Yves n'en mène pas large, il est grand temps de sortir. Jack étant transformé en momie de boue, le déséquipement de la cheminée ne sera pas pour cette fois. Retour à la surface en trainant le kit encore plus lourd.

La déception est grande. Sècheval ne se laisse décidément pas faire... Tout n'est pas perdu, il reste quelques perspectives mais qui demanderont beaucoup de travail et de motivation. Il y a tant d'autres choses à voir ailleurs ! S'il n'y avait cette certitude que Remouchamps est là derrière, à quelques deux cents mètres à vol d'oiseau, sûr, on ferait une croix sur ce trou. A suivre... mais pas tout de suite !